Le goût de la science et la culture de la curiosité
L’image qui s’est très tôt imposée de l’auteur des Entretiens sur la pluralité des monde est celle du « discret Fontenelle », tenant d’un art léger, inoffensif et de pur agrément. Cette image est parvenue à effacer celle de l’interlocuteur « sourdement inquiétant » qu’il fut aussi, selon le mot de Marc Fumaroli. C’est au fond cette dimension sourdement inquiétante qu’il s’agit ici de mettre en lumière. Car ce que l’hypothèse épicurienne de la pluralité des mondes semble avoir offert à Fontenelle, c’est à la fois un modèle critique pour penser sans inquiétude un univers déserté par les dieux, non pas hostile aux hommes, mais radicalement étranger, et l’idée d’une nature en perpétuelle mutation et ouverte à tous les possibles. Il s’agit au fond non seulement de susciter le goût de la science mais d’éveiller une curiosité désormais dénuée de tout scrupule. De sorte que « le désir et la jouissance sensuels se joignent à la puissance de l’esprit pour arracher l’homme au simple donné et l’envoyer prendre l’air au pays du possible » (Ernst Cassirer).
Note éditoriale
Introduction
Chapitre 1. Du badinage (I) ou l’art de « détourner les choses »
Chapitre 2. Du badinage (II) ou l’art de la « surprise douce »
Chapitre 3. « Le jour même n’est pas si beau qu’une belle nuit »
Chapitre 4. La curiosité féminine
Chapitre 5. La métaphore de l’opéra
Chapitre 6. L’empreinte épicurienne
Épilogue. Les Entretiens sur la pluralité des mondes ou le jeu des possibles
Postface. Ce que la science rend possible, par David Aubin
Orientations bibliographiques
Remerciements
Les Entretiens sur la pluralité des mondes et son parcours associé « le goût de la science » sont inscrits au programme national du Baccalauréat de français pour les classes de Première des voies générale et technologique, pour l’objet d’étude « La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle », à compter de la rentrée 2025 jusqu’en 2028.